Le podcast – 12 : Spoilers

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Joss Whedon, J.J. Abrams, Damon Lindenlof… Ces noms qui, il y a de cela seulement quelques années, n’étaient connus que des amateurs de séries télévisées, ont désormais pris une place de premier ordre sur le grand écran. Mais la transition d’un médium à l’autre s’opère aussi dans l’autre sens et des monstres sacrés des salles obscures ont produit, et même réalisé des œuvres pour le petit écran. A cela il faut encore ajouter les va-et-vient des acteurs entre les deux supports de plus en plus courants. Alors à quoi est dû ce phénomène ? Une “acceptabilité” de la télévision qui a su opérer un saut qualitatif important ? De nouveaux systèmes de production ? Ou une perte de vitesse du cinéma, n’ayant plus le courage ou la possibilité de traiter certains sujets frontalement ?

C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre dans cet épisode un peu spécial, car cet épisode a été enregistré intégralement sur Skype… Nous avons donc Sylvain Golvet, Aurélien Noyer, Guénaël Eveno et Julien Pavageau exceptionnellement à la présentation.

Mais d’abord :

1 – Tomorrow Is Yesterday (historique technique des deux médias)

Des premiers serials issus des romans populaires et des pièces radiophoniques aux super-productions HBO, le sémillant Sylvain nous dit tout sur les évolutions conjointes de la télévision et du cinéma à travers les âges. Issue du serial, cette manière de raconter une histoire sur le petit écran joue un rôle important dans la longue histoire d’amour/haine qui se dessine ici. La technique y joue un rôle important, le cinéma tente de se démarquer de la télévision au succès grandissant en proposant des formats que le tube cathodique ne peut reproduire. Mais les publics visés sont également différents, la série s’intéresse à des genre moins “nobles” tel que la science-fiction, et en invente, à l’instar de la série médical ou de la sitcom. La question des financements est également importante, depuis les séries financées par des marques de lessive (soap) les chaine sont souvent dépendantes des annonceurs pour faire tourner la machine, le modèle payant à la HBO va s’en affranchir, permettant ainsi des sujet et un traitement plus libres, ainsi que des moyens accrus.

2 – The Red Wedding  (un adoubement artistique de la série)

La série, solidement installée dans nos écrans, devait finir par recevoir un minimum de reconnaissance de la part des milieux autorisés. Cependant face à la presse cinéma, notamment française, se pose la question de la personnification. Qui est l’auteur d’une série?
Le concept de showrunner (bip bip), s’est progressivement imposé en France à partir de la presse adolescente dans les années 90 jusqu’aux très sérieux Cahiers du Cinéma qui placent la série de Bruno Dumont : Le p’tit Quinquin au sommet de leur top 10 annuel des meilleurs films. Mais la série n’est pas que l’œuvre du showrunner, aussi déterminant soit-il, les networks posent également leurs griffes sur ces produits culturels.
Mais en dehors de la question de l’auteur la reconnaissance de la série télé comme œuvre à part entière et non comme sous produit du cinéma est également le produit de facteurs multiples. Principalement la liberté de ton, sur les chaines payantes n’ayant pas peur de choquer l’audimat en tuant des personnages de premier ordre, montrant du sexe et de la violence de frontalement ou abordant des thèmes difficiles voire tabous. Le succès de Games of Throne démontre d’ailleurs que le public en redemande. L’autre particularité est la possibilité de raconter des histoires sur un temps beaucoup plus long que celui d’un film. Les dizaines ou centaines d’heures à peaufiner certains personnages permettent une immersion et une profondeur assez uniques, plus comparables à un roman russe qu’à un long-métrage.

3 – Realisation time (la série s’affranchit de son médium ?)

L’arrivé dans nos foyers du numérique, ou plus précisément de la possibilité de visionner de manière plus ou moins légales les séries sans réellement se préoccuper de l’instant de la diffusion, a entraîné des modifications radicale dans la manière de consommer ce format  (modification ayant été, il vrai, amorcée par des formats tel que la VHS ou le DVD).
Outre la question de la diffusion simultanée et des problèmes que pose ces nouveau mode de visionnages (la peur du gâcheur est quelque chose d’assez récent), cette situation implique un certain nombre de révolutions qui n’avaient pas ou très peu été anticipées, comme le revisionnage par des fans à la recherche d’indices, partageant ces derniers sur des forums et pestant contre les incohérences. Ce poids d’Internet dans la vie des séries est d’autant plus déterminant que les réseaux sociaux font du fait de regarder une série un acte socialisant, que l’on partage sur Facebook ou Twitter.

On se retrouve désormais en 2015, bonnes fêtes à tous !

CRÉDIT MUSIQUE :

Jerry Goldsmith – The Dream
Two Many Cooks Theme
Angelo Badalamenti – Twin Peaks Theme
Tom Waits – Way Down in the Hole
Michael Giacchino – Speed Racer

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