Le podcast – 14 : Camera obscura, l’occulte au cinéma

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Sorcières, vampires, spiritisme et sociétés secrètes… La représentation de l’occulte au cinéma semble aussi vieille que le cinéma lui-même. Plus encore : depuis les débuts de l’Humanité, le principe même de l’image en mouvement semble lié à des traditions ésotériques ou mystiques. Qu’y a-t-il de l’autre côté du miroir ? Le cinéma est-il un art magique, ou alchimique ?

Pour en discuter, nous avons réunis des chroniqueurs des quatre coins de l’Europe puisque nous avons Aurélien Noyer en exil en Angleterre, Pierre Remacle qui nous parle depuis la Belgique, Lucas Mario qui se dore la pilule dans le sud de la France et Julien Pavageau dans le Grand Ouest. Il nous manquait un cinquième acolyte à Toulouse pour dessiner un pentagramme sur la carte de France. Tant pis, on renforcera les anciens symboles avec un dessin profond et rayonnant une autre fois…

Carte occulte des chroniqueurs de Cinéphylis

1 – Le grimoire du magicien : le cinéma raconte l’occulte

Les films traitant directement ou indirectement de notre sujet, notamment via le fantastique, sont pléthore, allant des Nibelungen de Fritz Lang jusqu’aux film d’épouvantes en found footage. En effet, les arts sombres et le 7e art semblent intimement liés, comme en témoigne une production importante abordant l’occulte et ce dès les débuts du cinéma. Méliès a par exemple adapté le mythe de Faust à quatre reprises.

Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro et la Lumière intérieure d'Arthur Machen

Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro / Le Grand Dieu Pan d’Arthur Machen

Cependant, les rites obscurs, la sorcellerie et autre alchimie ne sont pas toujours au coeur du récit, parfois relégués à une simple toile de fond. De manière plus discrète encore, ils se contentent parfois de ne constituer que des éléments épars, mais signifiants, dans des films n’ayant a priori rien à voir avec l’occulte.

2 – Le creuset de l’alchimiste : le cinéma comme art magique

Depuis les histoires au coin du feu, dont les ombres faisaient mouvoir les gravures animales sur les parois des grottes de nos ancêtres, l’Homme est fasciné par les histoires, qu’elle soient sacrées ou profanes. Cette fascination se retrouve tout au long des âges à travers les théâtres d’ombre, les images de la Passion du Christ, etc. Le cinéma est le dernier avatar en date de cette longue lignée, peut être celle qui se rapproche le plus du rêve, et permet de contempler des mondes interdits.

Mais au delà de cette généalogie de l’histoire de l’image en mouvement, on peut se demander si l’écran lui-même peut être le vecteur d’une modification du spectateur, servant de creuset à l’alchimiste que serait le réalisateur. En somme, le cinéma est-il capable de changer le monde ?

3 – Camera obscura : le cinéma comme rite obscure

Après une petite digression sur les différences entre la littérature et le cinéma, nous reprenons le fil de notre discussion en nous intéressant à la question du cinéma lui-même en tant que rite obscur.
La salle obscure comme lieu où s’opère un rite de renaissance ou de la fabrication du film, nécessitant de mélanger les différents éléments (sons, images, scénario, comédiens, techniciens, effets spéciaux…), pour au final créer la pierre philosophale que serait un long-métrage réussi. N’est-ce pas là la véritable magie du cinéma ?

Bibliographie – Fictions

– Faust, Johann Wolfgang von Goethe, 1808
– Le Peuple Blanc, Arthur Machen, 1904
– Le Parfum, Patrick Süskind, 1985
– Hellboy, Mike Mignola, 1994
– Hantise, Shirley Jackson, 1959
– Nobliaux et Sorcières, Terry Pratchett, 1992
– Le Pendule de Foucault, Umberto Eco, 1988
– Lucifer et L’Enfant, Ethel Mannin
– Attachez Vos Chevelures, Robert Aickman

Essais, articles, ouvrages scientifiques :

– Les Rites de Passage, Van Gennep, 1909
– Quand le Cro Magnon fait son Cinéma, 2012
– Gravity, Entre Ciel et Terre, Aurélien Noyer, 2014
Gravity d’Alfonso Cuaron, l’analyse de M. Bobine, Aurélien Noyer, Sébastien Le Gallo, Julien Pavageau, 2015
– Embers of society: Firelight talk among the Ju/’hoansi Bushmen, Polly W. Wiessner
– Le Cinéma du Diable, Jean Epstein, 1947
– In the Blink of an Eye, Walter Murch, 2001

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