Le podcast – 6 : This podcast goes to eleven

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Le rock n’ roll a toujours été un genre lié au cinéma, de Bill Haley à Elvis, de Bob Dylan au Rolling Stones, sous des formes fictionnelles, documentaires, des biopics ou des parodies comme le célèbre This is Spinal Tap de Rob Reiner. Comment l’imagerie rock est-elle arrivée au cinéma ? Pourquoi les artistes ont-ils voulu se mettre en image ? Quoi ? Même Kiss a fait un film ?

Tradition oblige, on commence en douceur avec les films – pas tous très exaltants – de la semaine.

Sylvain est allé voir le film annuel de Woody Allen : Blue Jasmine, et a trouvé ça un peu chiant. Thibault a aimé un film de Michael Bay, on pourrait même dire LE film de Michael Bay : Pain and Gain. Aurélien est déjà dans le thème de l’émission, et fera un parallèle cavalier, mais plutôt intéressant entre Alien 3 de David Fincher et le mouvement grunge (il en fera même un épisode du Ciné-club de M. Bobine !). Julien clôt ce tour de table avec un constat décevant, Riddick de David Twohy n’est pas à la hauteur de la franchise.

Voilà, on est chaud, let’s rauquainraulle.

Très tôt, le cinéma a représenté la musique. Dès les débuts du parlant, en fait. Avec ce qui est considéré comme le premier film parlant, à savoir Le Chanteur de Jazz en 1927. Mais la question de la « juste » représentation de la musique n’a longtemps pas été un problème. Si quelqu’un chantait ou jouer de la musique, on le filmait comme n’importe quel autre personnage. En fait, c’est après la second guerre mondiale avec l’arrivée conjuguée de la télé et du rock’n’roll que va se posait la question de « comment montrer les musiciens et leur musique ».

Affiche du Chanteur de Jazz (The Jazz Singer)

Même si elle ne concerne pas directement le cinéma, l’anecdote est célèbre :  lors du premier passage à la télé d’Elvis, pour éviter de montrer son déhanchement jugé à l’époque indécent, les cameramen avaient pour ordre de ne pas cadrer en dessous de la taille. De leur côté, les rockers et surtout leurs managers comprennent qu’ils ont tout à gagner à promouvoir aussi bien leur musique que leur image. Et si la télé est dans un premier temps réticente à laisser ces sauvages faire leurs simagrées à l’écran, les producteurs d’Hollywood ne s’embarrassent pas de tant de scrupules et ne vont pas hésiter à exploiter n’importe quelle mode musicale. On aura ainsi énormément de films où l’apparition d’un musicien ne sera pas grand chose d’autre qu’un gimmick visant à attirer la jeunesse, comme Blackboard Jungle avec Bill Haley ou The Girl Can’t Help It avec Eddie Cochran, Fats Domino, Little Richard. Il y aura aussi la mode des films surfs, avec leur inévitable séquence musicale sur la plage où des adolescents se trémoussent au son d’un groupe surf plus ou moins quelconque.

Si l’image qui est donnée du rock, et des musiciens en particulier, n’est pas particulièrement flatteuse, du point de vue de ces derniers, ces films sont tout de même un moyen pour se faire connaître à une époque où le rock’n’roll est encore une musique jeune et qui pourrait s’avérer n’être qu’une mode passagère.

C’est avec les premiers films d’Elvis, dès 1960, que la donne change. Si la qualité de ces films est discutable, les films sont au service de la vedette et marquent ainsi pour la première fois l’importance culturelle d’un chanteur de rock.

Ce faisant, il ouvre la voie à tous les artistes qui comprendront l’importance de se mettre en images… et inspireront en retour des cinéastes qui tenteront de capturer au mieux les musiciens.

Si vous désirer approfondir le sujet, nous vous invitons à vous tourner du côté de ceux qui ont préparés cette émission : l’équipe du webzine Inside Rock, histoire d’avoir plus de précision sur les nombreux groupes et documentaires/eurs cités dans le podcast, comme Anvil, The story of Anvil, 24 Hour Party People, Pearl Jam Twenty, I’m Not There, Some Kind of Monster, Shine A Light, The Blues Brothers, Control, La Blonde et Moi, Les Ruttles… Et sinon, n’hésitez pas à regarder l’analyse que M. Bobine a consacrée à I’m Not There de Todd Haynes !

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