Zu, les guerriers de la montagne magique par M. Bobine

Lorsqu’on souhaite parler du cinéma du Tsui Hark, on est très vite confronté à un petit problème… Par quel bout aborder l’imposante filmographie du réalisateur hongkongais, qui compte une quarantaine de films et s’étend sur une quarantaine d’années ? De prime abord, on pourrait simplement commencer par le commencement et s’intéresser à son premier long-métrage : Butterfly Murder, mais nous avons plutôt choisi de nous intéresser à Zu, les guerriers de la montagne magique sorti en 1983, car même s’il s’agit de son cinquième film, c’est pourtant avec Zu que tout à commencé pour Tsui Hark.

Christophe Gans disait de Zu qu’il s’agissait d’un monument antique de la culture manga et jeu-vidéo. En effet, avec son rythme effréné, son montage ultra rapide et ses guerriers magiques qui volent et prennent des poses super-héroïques, Zu, les guerriers de la montagne magique est indirectement à l’origine de la vague de wu xia pian fantastique qui a inondé les écrans hongkongais durant les années 1990. De nombreuses années après sa sortie, de nombreux réalisateurs et réalisatrices se sont inspirés consciemment ou inconsciemment des expérimentations de Tsui Hark sur Zu parmi lesquels on compte John Carpenter, Sam Raimi, Christophe Gans, Edgar Wright, Guillermo Del Toro, ou encore les sœurs Wachowski.

Il faut dire que le projet de Tsui Hark était pour le moins ambitieux puisque Zu était un prototype de blockbuster hongkongais conçu comme une réponse au Star Wars de George Lucas. Le film fut malheureusement un échec au box office de Hong Kong et obligea le réalisateur hongkongais à se refaire un nom en acceptant un film de commande. Zu, les guerriers de la montagne magique est pourtant le film qui a fait connaître le cinéma de Tsui Hark à l’international. Mais c’est également le premier blockbuster dans lequel Tsui Hark, tel un contrebandier, glisse un propos politique subvertissant l’idéologie dominante en Chine.

En complément, nous vous invitons à découvrir le cinéma d’un autre réalisateur qui a détourné la censure du parti communiste Chinois : Lu Chuan et son chef d’oeuvre City of Life and Death.

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